This EXPO has seen it all:
...and now also an online exhibition!
Since many of you have not been able to visit the exhibition in person due to the COVID-19 situation, I have decided to publish the Expo online... Enjoy!
L’instinct de la pierre et de la gravure
Liliane Heidelberger et Danielle Grosbusch
Un texte de Nathalie Becker, mars 2020
Liliane Heidelberger
Liliane Heidelberger (1935-2019) s'en est allée il y a un an en toute discrétion. Il est apparu légitime à la galerie Schlassgoart de rendre hommage à cette grande dame de la sculpture dans une exposition où ses oeuvres sont mises en dialogue avec les gravures à l'univers minéral de Danielle Grosbusch.
Née dans le Berry, dans le coeur rural et un peu âpre de la France où elle a appris à aimer la terre et la pierre, Liliane Heidelberg, après des études à la Sorbonne à Paris, est arrivée à Luxembourg en 1958.
Formée dès 1963 dans les ateliers des sculpteurs Lucien Wercollier et Charles Kohl à Luxembourg puis à Carrare, Salzbourg et Dartington, l'artiste se liera également avec de grands noms de l’École de Paris tels Étienne Hajdu, et Balthazar Lobo et Léon Zach.
Membre titulaire du Cercle Artistique de Luxembourg, Liliane Hiedelberger exposera régulièrement au « Salon » ainsi qu'à celui des Réalités Nouvelles à Paris et sa production connaîtra une renommée internationale.
Liliane Heidelberger part 2
La sculpture était pour elle un médium d'excellence afin de mener à bien son désir le plus vivace: donner une vie interne à la pierre. Le marbre, le granit, l'ardoise, la lave basaltique sous l'action de l'outil, délivrent leur essence, leur beauté, laissent notre regard glisser sur les parties lisses et s'accrocher sur les arêtes plus vives et les parties brutes.
Fondamentalement inspirée par la nature, Liliane Heidelberger qui aimait travailler en plein air, agissait comme les éléments sur la pierre. En effet, son intervention était toujours très subtile, délicate, minimale. Telle l'érosion, elle creusait sillons, méandres, strates et ouvertures dans le minéral.
Grande randonneuse, l'artiste nourrissait son inspiration des sites majestueux où elle avait cheminé. Ainsi, ses oeuvres évoquent aussi bien de mouvantes dunes de sable d'un désert lointain que d'abruptes roches glaciaires dans un spectaculaire paysage de fjords.
Parfois se lisent ça et là dans ses sculptures, des accents animistes et les pierres nous apparaissent comme des autels dressés à Gaïa ou à une autre divinité panthéiste. Liliane Heidelberger connaissait la puissance de la pierre et la respectait. Son travail n'était pas un corps à corps avec la matière mais plutôt un dialogue, un échange dont découle une belle poésie lithique.
Au début des années 2000, la sculptrice va se tourner vers un matériau plus humble, presque prosaïque et dans le carton ondulé réaliser des pièces ludiques à l'exploration architecturale des formes semblable à celle qu'elle appliquait à la pierre.
Nathalie Becker, mars 2020
Danielle Grosbusch
Danielle Grosbusch quant à elle, est née en 1956 à Ettelbruck dans une famille d'artistes. Rappelons ici que son père Joseph, talentueux dessinateur fut lauréat du Prix Grand-Duc Adolphe en 1969.
Élève de Roger Bertemes au LAM à Luxembourg puis étudiante à l’Académie Rietveld à Amsterdam et à l’Académie Royale des Beaux-Arts à Bruxelles, Danielle va développer son intérêt pour la gravure, la lithographie et la sérigraphie.
Dans les arts graphiques et la création, elle va puiser sa joie de vivre et nourrir son épanouissement personnel.
Membre titulaire du Cercle Artistique de Luxembourg et de l'Atelier de gravure Empreinte, Danielle Grosbusch expose internationalement et offre aux spectateurs ses gravures délicates aux allures de planches d'herbier ancien ou de cabinets de curiosités dont la thématique principale est la beauté fragile de la nature qui se décline en des allusions botaniques, minérales, fossiles.
La technique du vernis mou et son aspect crayonné, au gré de la superposition de couches sur la plaque de cuivre, donne à l'estampe un rendu matieriste à l'aspect suranné. L'artiste décline dans ses travaux sa vision de la biodiversité. Les plantes opportunistes, les racines, les branches qui s'enchevêtrent résonnent comme l'illustration des filiations et des liens humains.
De sa précision graphique exhale une sensualité organique et le spectateur est plongé dans l’intimité du végétal et dans l'imaginaire de l'artiste. Ainsi, Danielle Grosbusch offre au regard des paysages qui semblent naturels mais qui ont cependant une profondeur autre, celle de l'âme.
Nathalie Becker, mars 2020
"Traveling mountain" ensemble (mostly sold out, similar artworks available in the store)
'Aneverendingstory' (private collection)
Serie "Blo":
'Micro Macro' (part of) / 'Oh lion where are thou' / 'Jungfer im Grünen' (part of), ALL SOLD
Artworks which can be bought:
Big thank you to everyone who was part of this event, above all to Nathalie Becker for setting this up, to the Galerie Schlassgoart and the municipality of Esch for their support, as well as to Michèle Welter to organize the visit with the prince of Luxembourg, Guillaume.
The photos on this page have been taken by Noah Schaul and Danielle Grosbusch, unless indicated differently.